Compte rendu de la réunion sur les OGM
5 octobre 2005

Une quarantaine de participants (dont plusieurs scientifiques, les Faucheurs Volontaires, la Confédération Paysanne, le Croac, le Groupe Décroissance, Alternative libertaire, InfOgm).
Une réunion riche, avec deux points.

1/ Perspectives d’action

Plusieurs propositions qui peuvent se cumuler :
► stages de formation sur une ou deux journées (pour nous) ;
► débats contradictoires avec une tribune comportant des scientifiques, de points de vue différent, avec un temps de parole identique ;
► fiches d’information (sur les trois aspects : biologique, socio-économique, politique) ;
► utilisation de l’exposition de Brac de la Perrière dans les établissements scolaires ;
► utilisation de vidéos (exemple : « Brevetez le vivant ») ;
► vérification des étiquetages dans les grandes surfaces ;
► pression sur les collectivités territoriales pour qu’elles se déclarent hors OGM ;
► pression contre les directives européennes et/ou sur leur application par la France ;
► action, avant le Téléthon, contre les OGM « thérapeutiques », en plein champ, pour dénoncer les mensonges et l’utilisation scandaleuse des malades.

Date de réunion et lieu envisagés pour préparer ces actions : mardi 25 octobre, le soir, salle de l'association BEDE, à Antigone (à confirmer ; cette réunion a été proposée, au départ, pour le 27 octobre… jour où il y a déjà la conférence avec Pauwels, à la fac de lettre, organisée par le Croac).

 

2/ Discussion sur la nocivité des OGM

Les scientifiques présents (Denis, Lilian, Ambroise, Frédéric) ont, à plusieurs reprises, insisté pour que soient bien dissociés les points de vue socio-économique et moral du point de vue scientifique.
► à ce titre, Denis qui étudie l’apparition éventuelle de résistance, au maïs BT, chez les papillons indique n’en avoir jusqu’ici pas trouvé. Il explique qu’il faut prendre ce constat pour ce qu’il est : cela ne veut pas dire qu’une résistance ne se développera pas ou qu’il n’y ait pas d’autres problèmes non étudiés, mais sur cette étude les risques de ce maïs OGM ne sont pas établis.
La question plus générale des risques, qu’ils soient pour l’environnement (dissémination de transgènes dans la nature et dans les champs non OGM) ou pour l’alimentation, fait régulièrement apparaître la difficulté d’établir une corrélation entre des faits constatés et leur cause : ainsi l’augmentation de l’emploi de pesticides aux Etats-Unis de 1996 à 2003 est-elle due à l’emploi d’OGM ? L’augmentation des cancers peut-elle être reliée aux pesticides ? Dans quelles proportions ? L’utilisation du Round up –herbicide total très fréquemment associé aux cultures d’OGM et qui semble agir sur le cycle cellulaire - peut-elle être à l’origine de cancers ?
S’informer est donc indispensable mais il faut avoir toujours présents à l’esprit que chaque étude, chaque résultat obtenu dans les recherches peut être discuté, contesté (de mauvaise foi ou de bonne foi).
► plus unanime, le constat de l’absence de démocratie et de transparence dans les décisions prises sur les OGM. Du secret (1 000 ha d’OGM non déclarés en France) à l’opacité (demande récente de la France de ne pas divulguer les études de toxicité pour ne pas nuire à « la position concurrentielle » de l’entreprise, demande qui s’appuie, sans doute de façon abusive, sur la directive européenne 2001/18/CE… mais la commission européenne n’a pas encore répondu), tout est bon pour faire passer les OGM, malgré l’opposition en Europe de la grande majorité de la population.
► une question essentielle, celle de l’utilité des OGM, semble faire un large accord parmi les participants : économiquement, l’accroissement de production n’est pas évident et il n’est pas nécessaire.
Le problème qui se pose à l’échelle de la planète est celui de la répartition ; pour l’environnement et la santé, la diminution des pesticides n’est pas au rendez-vous (peut-être est-ce même le contraire) et on peut légitimement se demander si les sommes très importantes qui sont consacrées à la recherche sur les OGM n’auraient pas été plus utiles pour la recherche en agriculture biologique, économe en pesticides et assurant une biodiversité qui est le gage le plus sûr de l’adaptabilité et de la résistance aux maladies ; socialement, la dépossession des paysans qui ne pourront réutiliser leurs semences est une catastrophe… et une source de profits énormes pour les multinationales.
► d’un point de vue politique, la question de l’indépendance de la recherche par rapport aux firmes privées a été posée ainsi que celle de l’extension du domaine de la marchandise (les brevets sur le vivant) et du lien avec la société capitaliste.

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Contact : fauchnonette@free.fr octobre 2005