Commentaires de l'article du Figaro du 6/9/5

Plus d'un millier d'hectares de maïs transgénique est cultivé cette année, dans le secret total, principalement par des agriculteurs du Sud-Ouest de la France, rapporte Le Figaro dans son édition de mardi.

 

Le quotidien qui s'appuie sur les déclarations de mises en culture de maïs OGM enregistrées par les services de la protection des végétaux, explique "qu'au moins cinq cents hectares sont cultivés mais que la superficie réelle - sûrement très supérieure - est inconnue".

Les agriculteurs ne sont cependant pas tenus à cette déclaration de mises en culture d'OGM, en l'absence actuellement d'une réglementation. Ces champs de plantes génétiquement modifiées, répartis dans douze départements, seraient majoritairement situés dans le Sud-Ouest (Aude, Gers, Haute-Garonne, Landes, Lot-et-garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne), précise le journal qui souligne un "bond spectaculaire" effectué en 2005 alors que seulement 17,5 hectares avaient été recensés en 2004.
Les agriculteurs du Sud-Ouest s'approvisionnent en Espagne, ajoute Le Figaro, soulignant que cette pratique n'a rien d'illégale car les variétés autorisées dans un pays de l'Union européenne se trouvent automatiquement inscrites au catalogue européen au bout de quelques mois, et sont ainsi autorisés à la culture dans les autres pays européens.
Après récolte, le maïs OGM est revendu en Espagne où il est destiné à la nourriture animale, croit savoir le quotidien. Toutefois, cette pratique commerciale ne représente que 40% des surfaces plantées de maïs transgénique, le reste étant réparti entre des programmes d'accompagnement des cultures biologiques (20%) et la production de semences (40%).

Le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy (PS), a réagi à cette information du Figaro, estimant que "le gouvernement en porte la lourde responsabilité". Dans un communiqué, M. Malvy rappelle que le conseil régional, fortement concerné par la présence éventuelle de champs de plantes génétiquement modifiées dans cinq départements de Midi-Pyrénées, avait dès le début 2003, "délibéré pour appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités sur la légalisation en matières de cultures transgéniques en plein champ". "Le secret et le refus du gouvernement conduisent comme nous l'avions prévu à une situation non maîtrisée, où la rumeur tient lieu d'information", a souligné M. Malvy. "Dans le droit européen actuellement en vigueur, c'est aux Etats qu'il revient de fixer les règles de traçabilité", a poursuivi l'élu socialiste, ajoutant "qu'il faut que les cultures d'OGM soient soumises à déclaration et que des normes claires soient fixées" pour la protection de l'agriculture vis à vis de ces cultures.
Midi-Pyrénées a signé en février 2005, ainsi qu'une quarantaine de régions européennes, la Charte de Florence "sur la coexistence entre les cultures génétiquement modifiées, conventionnelles et biologiques". Les signataires ont demandé à l'Union européenne de se positionner sur "la conservation et la protection de la diversité biologique, la liberté d'accès aux ressources génétiques, la nécessité de prévention et de précaution et la mise en oeuvre du principe pollueur-payeur".

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Contact : fauchnonette@free.fr octobre 2005