Franck, le retour de Nonette

De retour de Nonette où j’ai fauché, le 27 août dernier, du maïs génétiquement modifié pour produire de la lipase gastrique canine (lipase qui permet de soigner un des effets secondaires de la mucoviscidose), voici mon message à la société, aux malades et à leurs proches. J’accuse le semencier Limagrain et son « bébé », la société Meristem, d’exploiter la détresse, la douleur, des malades pour faire passer en force les OGM dans notre société qui, dans sa très grande majorité, les refusent. Un cheval de Troie en quelque sorte.

Ces pseudo « essais » en plein champ sont totalement inutiles et dangereux. D’ailleurs comment peut-on encore parler honnêtement d’« essais » lorsque ce sont plus de 25 hectares, cette année, qui sont implantés dans le Puy de Dôme ?

Inutiles, pour la simple raison que cette production de lipase gastrique canine est possible en milieu confiné, par une culture de cellules (ou de tissus) dans de grands fermenteurs, au sein desquels sont mises en cultures les cellules transgéniques exprimant la protéine recherchée, la lipase gastrique, en l’occurrence, ici.

Dangereux car si dans les champs du Puy de Dôme la plupart des pieds de maïs OGM à but thérapeutique sont castrés, pour limiter la dissémination verticale par les pollens des fleurs, Limagrain & Meristem cachent sciemment les pollutions possibles par le sol, c'est-à-dire la dissémination de transgènes, dans le sol, par les racines ou les débris de plantes modifiées. Plusieurs études scientifiques ont en effet démontré que des bactéries du sol étaient capables d’intégrer dans leur propre code génétique le transgène de la plante OGM. C’est ce que les scientifiques appellent la pollution horizontale.

Dès lors, des mélanges entre maïs OGM produisant des médicaments et cultures pour l’alimentation sont possibles.
Des médicaments dans nos bols de céréales du matin ? NON MERCI ! Pour ma part je n’ai aucune envie d’être soigné, demain, à mon insu. Or un médicament peut être bon pour une personne malade mais peut se révéler extrêmement dangereux s’il est consommé sans respect de la prescription (dose, répétition…) ou par une personne qui n’en a pas besoin…
Face aux scientifiques les pro-OGM nient, mentent comme ils respirent. A. Fabre (président de la RAGT, semencier implantés en Aveyron) affirmait ainsi, le 30 août dernier, dans le Midi Libre : « lorsqu’on nous accuse d’éventuellement favoriser la dissémination d’espèces avec nos cultures, c’est ridicule »…

Ces industriels qui osent utiliser la terrible réalité d’une maladie comme la mucoviscidose pour faire accepter les OGM en plein champ, sont ni plus ni moins des salauds. Il est grand temps de les chasser de nos vies. VITE ! Demain il sera trop tard : 600 hectares de ce type de plants transgéniques sont d’ors et déjà prévus, dès 2006, par Limagrain & Meristem dans le Puy de Dôme.

Franck, faucheur volontaire, inculpé le 29 août 2005, au procès de Clermont-Ferrand

Référence : ouvrage de Lillian Ceballos/Guy Kastler

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Contact : fauchnonette@free.fr octobre 2005